Le présent travail se donne comme objectif d'étudier et d'analyser la langue du rap, c'est-à-dire cette micro langue difficile à dénommer et à définir. Longtemps étudiée par les linguistes, cette langue fonde ses bases sur l'argot et sur les parlers populaires. Comme toutes langues, elle est aussi influencée par le milieu social lui concernant. Le rap est un genre musical qui naît dans le Bronx de New York dans les années 60-70 du XX siècle et qui, au début, a comme sujet principal la rébellion de la population noire qui se sent à l'écart. Cette musique arrive bientôt en France où elle s'installe davantage dans les banlieues parisiennes pour le même motif. La culture hip-hop devient un moyen pour les jeunes des banlieues de s'exprimer et de se sentir impliqués dans quelque chose. Les protagonistes sont donc les jeunes et en particulier les jeunes immigrés ; cela fait de la langue utilisée une langue multiculturelle, rapide et créative. À ce propos Jean Pierre Goudaillier, linguiste très affirmé, donne à cette langue la dénomination de Français Contemporain des Cités, plus facilement FCC en reconnaissant des phénomènes linguistiques types (la troncation, la verlanisation, les emprunts etc¿). À l'inverse, Cyril Trimaille, professeur en sciences du langage à l'Université Stendhal-Grenoble 3, enlève la référence aux cités et aux banlieues grâce au sigle PJU (Parlers de Jeunes Urbains). Enfin, Bernard Lamizet, spécialiste de la communication, dans son essai de sociolinguistique Y a-t-il un « parler jeune » ? affirme que la langue du rap est la même langue utilisée par la plupart des jeunes. Ce qu'il y a à souligner, c'est qu'une langue est toujours difficile à délimiter dans un point de vue social et spatial. Alain Rey, en tant qu'amoureux de la langue française et des mots en général, apprécie beaucoup la langue du rap surtout pour sa caractéristique la plus fascinante : la créativité. Lui aussi d'accord avec Lamizet et beaucoup d'autres linguistes, dans la préface de 1993 du Nouveau Petit Robert, il affirme avoir apporté à ce dictionnaire de la modernité en tenant compte de tous les nouveaux mots de plus en plus utilisés (argot, verlan, emprunts¿) très similaires à la langue du rap, sinon les mêmes. Mon intérêt pour ce sujet nait en 2015 lors d'une expérience de six mois dans le XIXe arrondissement de Paris, en contact avec les jeunes des arrondissements et banlieues voisines. Après huit ans de cours de langue française à l'école et pas beaucoup de pratique sur place, mon français était très scolaire et basé sur un usage standard de la langue. Les premiers temps j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ce langage, étant nouveau pour moi. Mes camarades affirmaient que c'était de l'argot, en réalité grâce à cette recherche je peux affirmer qu'il ne s'agissait pas seulement de cela. Amoureuse de toute forme de communication, cette langue dans la langue m'a fasciné énormément jusqu'à commencer à la pratiquer en peu avec le support des chansons rap. Maintenant, grâce à ces trois années en « Scienze della Mediazione Linguistica » auprès de l'Université de Turin, ma satisfaction la plus grande est de pouvoir l'analyser sous un point de vue linguistique toujours à travers ce grand outil qui est le rap.
La langue du rap et la langue française : entre création et "momification"
GIUSTA, CLARA
2018/2019
Abstract
Le présent travail se donne comme objectif d'étudier et d'analyser la langue du rap, c'est-à-dire cette micro langue difficile à dénommer et à définir. Longtemps étudiée par les linguistes, cette langue fonde ses bases sur l'argot et sur les parlers populaires. Comme toutes langues, elle est aussi influencée par le milieu social lui concernant. Le rap est un genre musical qui naît dans le Bronx de New York dans les années 60-70 du XX siècle et qui, au début, a comme sujet principal la rébellion de la population noire qui se sent à l'écart. Cette musique arrive bientôt en France où elle s'installe davantage dans les banlieues parisiennes pour le même motif. La culture hip-hop devient un moyen pour les jeunes des banlieues de s'exprimer et de se sentir impliqués dans quelque chose. Les protagonistes sont donc les jeunes et en particulier les jeunes immigrés ; cela fait de la langue utilisée une langue multiculturelle, rapide et créative. À ce propos Jean Pierre Goudaillier, linguiste très affirmé, donne à cette langue la dénomination de Français Contemporain des Cités, plus facilement FCC en reconnaissant des phénomènes linguistiques types (la troncation, la verlanisation, les emprunts etc¿). À l'inverse, Cyril Trimaille, professeur en sciences du langage à l'Université Stendhal-Grenoble 3, enlève la référence aux cités et aux banlieues grâce au sigle PJU (Parlers de Jeunes Urbains). Enfin, Bernard Lamizet, spécialiste de la communication, dans son essai de sociolinguistique Y a-t-il un « parler jeune » ? affirme que la langue du rap est la même langue utilisée par la plupart des jeunes. Ce qu'il y a à souligner, c'est qu'une langue est toujours difficile à délimiter dans un point de vue social et spatial. Alain Rey, en tant qu'amoureux de la langue française et des mots en général, apprécie beaucoup la langue du rap surtout pour sa caractéristique la plus fascinante : la créativité. Lui aussi d'accord avec Lamizet et beaucoup d'autres linguistes, dans la préface de 1993 du Nouveau Petit Robert, il affirme avoir apporté à ce dictionnaire de la modernité en tenant compte de tous les nouveaux mots de plus en plus utilisés (argot, verlan, emprunts¿) très similaires à la langue du rap, sinon les mêmes. Mon intérêt pour ce sujet nait en 2015 lors d'une expérience de six mois dans le XIXe arrondissement de Paris, en contact avec les jeunes des arrondissements et banlieues voisines. Après huit ans de cours de langue française à l'école et pas beaucoup de pratique sur place, mon français était très scolaire et basé sur un usage standard de la langue. Les premiers temps j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ce langage, étant nouveau pour moi. Mes camarades affirmaient que c'était de l'argot, en réalité grâce à cette recherche je peux affirmer qu'il ne s'agissait pas seulement de cela. Amoureuse de toute forme de communication, cette langue dans la langue m'a fasciné énormément jusqu'à commencer à la pratiquer en peu avec le support des chansons rap. Maintenant, grâce à ces trois années en « Scienze della Mediazione Linguistica » auprès de l'Université de Turin, ma satisfaction la plus grande est de pouvoir l'analyser sous un point de vue linguistique toujours à travers ce grand outil qui est le rap.File | Dimensione | Formato | |
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https://hdl.handle.net/20.500.14240/99094