Coup de force en Algérie "Je ne regrette rien"

Le français de vingt-six ans qui va rechercher aujourd'hui des informations sur les événements qu'on va décrire n'était pas né quand, un soir de mai 1958, un jeune lieutenant parachutiste arrête le général Gambiez. Comment ose-t-il ? C'est un acte d'insubordination très grave : les conséquences peuvent être sérieuses. Mais, en effet, est-ce si simple que cela? Est-ce que le garçon ci-dessus feuillette seulement un recueil d'histoires de désobéissance organisée, de la mutinerie la plus sinistre ? Ou, plutôt, va-t-il comprendre qu'il y avait un temps d'hommes intègres, animés par l'héroïsme le plus pur, qui n'étaient certes pas des saints, mais qui voulaient aller jusqu'au bout de leurs forces et de leurs convictions? Ou, et pas autre chose, est-ce un conte de sang versé, de fidélité et de fraternité ? Sans doute certains souriront et diront que ce sont là des notions ¿rétro¿ ou ¿facho¿. Mais non. La réalité n'est pas si claire que cela. Quelquefois, la vérité se trouve au milieu. Il y a eu deux putsch d'avril 1961. Le vrai, mal préparé, connu, attendu, provoqué et dirigé par des officiers dégoûtés, revanchards et d'aucuns diront, un peu pathétiques. Il a duré seulement quelques journées et les livres d'histoire aujourd'hui l'estiment de façon appropriée. L'autre, en métropole, inventé par d'habiles manipulateurs, qui n'a jamais eu lieu. L'essentiel du putsch s'est passé à Paris, dans les Ministères, à l'Hôtel de Matignon, à l'Elysée, dans l'opinion publique. Le résultat est incontestable : ce fut une affaire dont les victimes furent sans doute les militaires. La fierté est le refuge des hommes peu sûrs d'eux-mêmes. Et, donc, sans fierté et préjugés, cette thèse voudrait analyser les circonstances qui ont conduit une puissance mondiale à travers complots, violence et terrorisme à grande échelle. Ensuite, on décrira dans les détails l'acteur principal des événements nous intéressant : le 1er Régiment Etranger de Parachutistes.