Conflitti fondiari a Djenné nel delta interno del Niger in Mali.

La ville de Djenné est située dans la région géographique du delta intérieur du Niger au centre du Mali. La population vit majoritairement de la riziculture. Etant une activité extensive qu'intensive, la riziculture nécessite de plus en plus d'espaces pour assurer de bonnes récoltes. Mais tout riziculteur n'est pas propriétaire terriens à Djenné. D'un point de vue de l'organisation social, la ville de Djenné connait une constellation de populations parmi lesquelles Bozos, les Djennenké, les Peuls de Pérou. Cette constellation de groupes sociaux connait des hiérarchies fondées sur des formes d'organisation sociale héritées de l'Empire du Mali (entre XIII et XIVème siècle) et l'Empire Songhaï (au XV et XVIème). Ainsi les contrats matrimoniaux, les rapports de prêts de terrains agricoles et pastoraux traduisent des formes de dépendances entre les groupes sociaux en présence selon leurs statuts sociaux. Les terres agricoles de Djenné appartiennent à des lignages d'origine noble parmi lesquelles le lignage des Sidibé, des Peuls Pérou (située allant de Djenné à Nienou, près de San). Ce lignage contient en son sein des nobles et d'anciens captifs peuls. Quant aux autres nobles comme les Bozo, les Bambara ou les Bozo¿, ils occupent une positionne subalternité et de dépendance aux grands propriétaires fonciers dont les Sidibé. Quant aux Djennenké (perçus comme inférieurs par certains), ils assurent les fonctions maraboutiques de Djenné, lié à leur savoir coranique. Ils se rattachent cependant au Saint fondateur de la ville, Jiné Samaroussi. Ce dernier aurait donné à la ville son nom, Djenné (de Djannat, paradis). Ils détiennent la majorité des écoles coraniques et assurent les fonctions de traducteur et d'assesseur (spécialiste des droits coutumiers et ceux hérité de la Dina (1818-1853) auprès du tribunal de Djenné. Cette situation s'est vue bouleverse avec le projet hydro-agricole étatique, Le Seuil de Djenné. Avec l'aménagement, l'Etat dépossède les propriétaires coutumiers des espaces concernés par l'aménagement et impose à chacun un droit d'usage en immatriculant les superficies comme faisant partie du domaine privé étatique. Désormais le Programme de développement de l'irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS) est en charge des terres, contrôlant en même temps les eaux, des parcours de pâturage. Ce passage des terres sous le contrôle étatique se fait en expropriant des anciens propriétaires locaux. S'ils deviennent exploitants comme tout le monde, ils ont le privilège de bénéficier d'une redistribution avec leur assure l'espace nécessaire pour produire la même quantité de riz qu'ils pouvaient avoir dans l'année avant les aménagements. Pour les autres, ils doivent passer par le programme et remplir les critères établis pour accéder à des terres rizicoles. Cette situation nous met au c¿ur de rapports sociaux conflictuels. Mais ces conflits, même s'ils se traduisent par des affrontements violents dans certains cas, constituent des moments de négociation, de renforcement et de formation des rapports sociaux. Le conflit est, ici, le moteur des dynamiques sociales et politiques. Chaque groupe dispose d'un répertoire de récits historiques pour énoncer son antériorité, sa légitimité et son droit à la terre ou son autochtonie. Nous sommes dans un terroir historique particulier. Ce mémoire est issu d'une recherche ethnographique faite à Djenné durant cinq mois : d'Aout-Septembre 2016 ; Janvier 2017 et Aout-Septembre 2017. Il s'occupe d'étudier la question foncière en s'intéressant aux statuts sociaux dans une perspective d'anthropologie politique et de sociologie des conflits.

La città di Djenné è situata nel centro del delta interno del Niger nel centro del Mali. L'attività principale della popolazione locale è la coltura del riso. Tale pratica richiede un ampio spazio per poter assicurare una buona raccolta. Ma le terre non appartengono sempre ai contadini: i grandi proprietari fondiari sono lignaggi che hanno avuto un rapporto stretto con Cheickou Amadou, l'imperatore dell'impero Peul del Macina (1818-1853). Lo stato maliano sta realizzando un grande progetto di sviluppo dell'irrigazione nella zona per aumentare la produzione di cereali e ridurre la povertà. Questi progetti, però, creano situazioni nelle quali i lignaggi si vedono espropriati delle loro terre. Infatti, le terre vengono immatricolate al nome dello stato e i diritti tradizionali della proprietà si trasformano in diritti di sfruttamento. Questi mutamenti conducono i gruppi sociali ad intrattenere un rapporto sociale conflittuale nel quale tutti cercano di esprimere la propria legittimità e il proprio diritto sulle terre agricole. Alcuni di questi conflitti sono divenuti negli ultimi anni molto violenti, come ad esempio quello tra Mougna e Kossouma. Il ruolo della giustizia e dei modi di gestire i conflitti costituiscono delle articolazioni tra una giustizia moderna dello stato e quella tradizionale basata sul diritto musulmano, erede dell'impero Peul del Macina. La tesi si basa su una ricerca etnografica di cinque mesi condotta a Djenné, nel quartiere di Djoboro (Agosto-Settembre 2016, Gennaio 2017 e Agosto-Settembre 2017). Adottando una prospettiva di antropologia politica e di sociologia dei conflitti, la tesi cerca di capire i mutamenti e i rapporti di dipendenza tra i gruppi sociali (Peuls, Bozos e Djennenké) à Djenné, i modi di gestione dei conflitti e la condizione di dominazione e di subalternità tra i gruppi.