This study focuses on the analysis of the literary work of Nathalie Sarraute, a writer of the 20th century and a member of the Nouveau Roman movement. This analysis is based on several articles on literary theory, such as L'Ère du soupçon (1956) by the same Nathalie Sarraute or Pour un nouveau roman (1963) by Alain Robbe-Grillet. These two texts emphasised the need for change in the novel, which had to free itself from all the rules that had previously been considered the pillars of narrative writing. The new novelists express the need to renew the structures of the novel in the face of changes in society and new human perceptions. This essay is divided into four chapters: the first analyses the theory of the nouveau roman, referring not only to Alain Robbe-Grillet and his collection of essays in response to the critics of the time, but also to other figures who helped to define the movement, such as Jean Ricardou, Claude Simon and Nathalie Sarraute herself. This first chapter also focuses on Sarraute's contribution to the definition of the Nouveau Roman and the influences that led her to speak of something new: tropisms. To this end, reference is made to her theoretical essay L'Ère du soupçon, in which she gives a definition of 'tropisme'. The second chapter is devoted to a general analysis of tropisms, that shifting mass present in every human being. Passages from her first work, Tropismes (1939), are also analysed, providing a link with all her texts published in the following years. Jean-Paul Sartre also contributes to the understanding of Sarraute's aesthetics through his preface to Portrait d'un inconnu (1957); Sartre's contribution also made it possible for the writer to become famous. This chapter also focuses on feelings triggered by external stimuli, a theme already addressed by Marcel Proust. In Sarraute's case, the stimuli come in the form of dialogical exchanges with other external voices. Through language and the use of unfinished sentences, material is created that recreates a feeling that soon disappears because it is difficult to grasp. Reference is also made to another tool of Sarraute's intention: sub-conversation, which articulates - through words - the subterranean movements of consciousness, giving them a voice. The third chapter analyses two works: Enfance (1983) and Tu ne t'aimes pas (1989). The first is seen as a kind of autobiography, a completely new concept for the writer: through the evocation of memories and the use of sub-conversations, Sarraute recovers the tropisms of her childhood. The novel is based on a dialogue structure with a double who tries in vain to enforce the autobiographical pact. In Tu ne t'aimes pas, it is the tropismic voices that speak; there are no characters, only voices addressing each other with personal pronouns. The voices claim the need to be loved and accepted by the outside world, but also to be able to recognise themselves through a dialogical exchange with others. The fourth chapter is devoted to an analysis of L'Usage de la parole (1980), a text that can be seen as an essay on the word, the pulsating centre of Sarraute's writing. In this work, it has also been fundamental to convey the importance of the literary theory that guides the analysis of these texts.
Cette étude se concentre sur l’analyse de l’œuvre littéraire de Nathalie Sarraute, écrivaine du XXᵉ siècle et membre du courant du Nouveau Roman. Cette analyse s’appuie sur plusieurs articles de théorie littéraire, tels que L’Ère du soupçon (1956) de la même Nathalie Sarraute ou Pour un nouveau Roman (1963) d’Alain Robbe-Grillet. Ces deux textes précisent notamment la nécessité d’un changement dans le roman, qui doit se dépouiller de toutes les règles précédemment considérées les piliers de l’écriture narrative. Les nouveaux romanciers expriment le besoin de renouveler les structures romanesques face à l’évolution de la société et de la nouvelle perception humaine. Cette dissertation est articulée en quatre chapitres : le premier analyse la théorie du Nouveau Roman, en se référant non seulement à Alain Robbe-Grillet et à son recueil d’essais en réponse aux critiques de l’époque, mais aussi à d’autres figures qui ont contribué à définir le mouvement, comme Jean Ricardou, Claude Simon et Nathalie Sarraute elle-même. Ce premier chapitre se concentre également sur la contribution de Sarraute à la définition du Nouveau Roman, ainsi que sur les influences qu’elle a subies pour parler de quelque chose de nouveau : les tropismes. Pour cela, on a fait référence à son essai théorique intitulé L’Ère du soupçon, dans lequel elle donne une définition du terme « tropisme ». Le deuxième chapitre est consacré à l’analyse générale des tropismes, cette masse mouvante présente en chaque être humain. De plus, on propose une analyse des passages de son premier ouvrage Tropismes (1939) ; cela permet de créer un lien avec tous ses textes publiés au cours des années suivantes. Jean-Paul Sartre contribue également à faire comprendre l’esthétique sarrautienne à travers la préface qu’il a rédigé pour Portrait d’un inconnu (1957) ; l’apport de Sartre permet aussi à l’écrivaine de devenir célèbre. Ce chapitre se concentre également sur les sentiments déclenchés par les stimulations provenant de l’extérieur, un thème déjà abordé par Marcel Proust. Dans le cas de Sarraute, les stimulations émergent lors d’échanges dialogiques avec d’autres voix extérieures. A travers le langage et l’utilisation de phrases inachevées, émerge une matière qui recrée un sentiment, lequel disparaît peu après car il est difficile à saisir. On fait référence aussi à un autre outil de l’intention sarrautienne : la sous-conversation, qui – à travers les mots – articule les mouvements souterrains de la conscience en leur donnant une voix. Le troisième chapitre analyse deux œuvres : Enfance (1983) et Tu ne t’aimes pas (1989). Le premier texte est considéré comme une sorte d’autobiographie de conception tout-à-fait nouvelle de l’écrivaine : à travers l’évocation de souvenirs et l’utilisation de la sous-conversation, Sarraute récupère les tropismes de son enfance. Le roman repose sur une structure dialogique avec un double qui tente, en vain, de faire respecter le pacte autobiographique. Dans Tu ne t’aimes pas, ce sont les voix tropismiques qui parlent ; il n’y a pas de personnages, seulement des voix qui s’adressent les unes aux autres en utilisant des pronoms personnels. Les voix revendiquent le besoin d’être aimées et acceptées par le monde extérieur, mais aussi de pouvoir se reconnaître à travers l’échange dialogique avec l’autre. Le quatrième chapitre est consacré à l’analyse de l’œuvre L’Usage de la parole (1980), un texte qui peut être considéré comme un essai sur le mot, centre palpitant de l’écriture sarrautienne. Dans cette dissertation, il a été fondamental aussi de faire comprendre l’importance de la théorie littéraire qui guide l’analyse des œuvres.
Voix dans l'écriture de Nathalie Sarraute
STINCO, IRENE
2023/2024
Abstract
Cette étude se concentre sur l’analyse de l’œuvre littéraire de Nathalie Sarraute, écrivaine du XXᵉ siècle et membre du courant du Nouveau Roman. Cette analyse s’appuie sur plusieurs articles de théorie littéraire, tels que L’Ère du soupçon (1956) de la même Nathalie Sarraute ou Pour un nouveau Roman (1963) d’Alain Robbe-Grillet. Ces deux textes précisent notamment la nécessité d’un changement dans le roman, qui doit se dépouiller de toutes les règles précédemment considérées les piliers de l’écriture narrative. Les nouveaux romanciers expriment le besoin de renouveler les structures romanesques face à l’évolution de la société et de la nouvelle perception humaine. Cette dissertation est articulée en quatre chapitres : le premier analyse la théorie du Nouveau Roman, en se référant non seulement à Alain Robbe-Grillet et à son recueil d’essais en réponse aux critiques de l’époque, mais aussi à d’autres figures qui ont contribué à définir le mouvement, comme Jean Ricardou, Claude Simon et Nathalie Sarraute elle-même. Ce premier chapitre se concentre également sur la contribution de Sarraute à la définition du Nouveau Roman, ainsi que sur les influences qu’elle a subies pour parler de quelque chose de nouveau : les tropismes. Pour cela, on a fait référence à son essai théorique intitulé L’Ère du soupçon, dans lequel elle donne une définition du terme « tropisme ». Le deuxième chapitre est consacré à l’analyse générale des tropismes, cette masse mouvante présente en chaque être humain. De plus, on propose une analyse des passages de son premier ouvrage Tropismes (1939) ; cela permet de créer un lien avec tous ses textes publiés au cours des années suivantes. Jean-Paul Sartre contribue également à faire comprendre l’esthétique sarrautienne à travers la préface qu’il a rédigé pour Portrait d’un inconnu (1957) ; l’apport de Sartre permet aussi à l’écrivaine de devenir célèbre. Ce chapitre se concentre également sur les sentiments déclenchés par les stimulations provenant de l’extérieur, un thème déjà abordé par Marcel Proust. Dans le cas de Sarraute, les stimulations émergent lors d’échanges dialogiques avec d’autres voix extérieures. A travers le langage et l’utilisation de phrases inachevées, émerge une matière qui recrée un sentiment, lequel disparaît peu après car il est difficile à saisir. On fait référence aussi à un autre outil de l’intention sarrautienne : la sous-conversation, qui – à travers les mots – articule les mouvements souterrains de la conscience en leur donnant une voix. Le troisième chapitre analyse deux œuvres : Enfance (1983) et Tu ne t’aimes pas (1989). Le premier texte est considéré comme une sorte d’autobiographie de conception tout-à-fait nouvelle de l’écrivaine : à travers l’évocation de souvenirs et l’utilisation de la sous-conversation, Sarraute récupère les tropismes de son enfance. Le roman repose sur une structure dialogique avec un double qui tente, en vain, de faire respecter le pacte autobiographique. Dans Tu ne t’aimes pas, ce sont les voix tropismiques qui parlent ; il n’y a pas de personnages, seulement des voix qui s’adressent les unes aux autres en utilisant des pronoms personnels. Les voix revendiquent le besoin d’être aimées et acceptées par le monde extérieur, mais aussi de pouvoir se reconnaître à travers l’échange dialogique avec l’autre. Le quatrième chapitre est consacré à l’analyse de l’œuvre L’Usage de la parole (1980), un texte qui peut être considéré comme un essai sur le mot, centre palpitant de l’écriture sarrautienne. Dans cette dissertation, il a été fondamental aussi de faire comprendre l’importance de la théorie littéraire qui guide l’analyse des œuvres.File | Dimensione | Formato | |
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https://hdl.handle.net/20.500.14240/164847